Publicité Efferalgan
Il y a quelques jours une affiche pour un médicament est parue. Nous avons été nombreux à remarquer le problème de mise en page. Une aberration technique de présenter un visuel conçu en portrait sur un 8m2. Il y a un manque de rapport homothétique, c’est évident. Nous n’allons pas débattre sur une chose qui pourrait-être un parti pri créatif ou budgétaire puisqu’il pourrait s’agir du visuel d’un cul-de-bus, d’une affiche pour sucette ou juste un print presse… De toute évidence le rendu final importait peu puisqu’il n’y a pas eu de contrôle.
Mais autre chose importait peu également, un élément dont l’absence est inquiétante, sans lequel cette affiche n’aurait jamais pu voir le jour. Un élément important pour tous les publicitaires, tous les professionnels de santé et de laboratoires et pour tous les consommateurs.
Avant de concevoir une campagne, les 1ères étapes sont la validité, la légitimité et la légalité du message. « Est-ce que j’ai le droit de dire ça comme ça? ».
En Droit Français il existe des professions et des secteurs réglementés (alcool, tabac, santé, automobile,etc). Les laboratoires, les médicaments… la santé pour faire simple est régie par le Code de la Santé Publique. Pour lutter contre les abus et les mensonges, ce code regroupe des règles, et surtout des lois, qui cadrent la commercialisation de ces produits pharmaceutiques. Leur promotion en fait partie et qui dit promotion dit publicité. Il semble normal que chaque annonceur de ce secteur connaisse ces textes de droit…en théorie car dans la pratique nous constatons encore que le chemin est long.
Dans notre exemple la question de la lisibilité et de l’intelligibilité des mentions légales, et donc le droit à l’information du public, se posent, surtout en Affiche Grand Format. Des lettres de 30 cm de haut, visibles à 36 mètres de distance, ne seront vues que durant 1,5 seconde par un conducteur roulant à 90km/h et 2,6 secondes à 50km/h.
UPSA est un important annonceur qui respecte les règles éthiques, déontologiques et la loi. Communiquer en affiche extérieure est autorisée, il ne manque rien dans les mentions légales… c’est seulement le choix du média qui rend cette publicité illégale car l’information légale ne peut être comprise. Et ça, c’est une grave erreur. Un concurrent mal intentionné pourrait attaquer UPSA…
Nous prenons cette affiche en exemple sans volonté de mise au pilori particulière. Non elle nous permet de dénoncer un comportement né souvent d’une ignorance ou d’une insouciance. « Tout ce qui compte c’est de faire! » Or avec le pouvoir que donne le web chaque consommateur peut s’informer, partager et exiger le respect des règles pour améliorer les relations et protéger notre société, protéger nos environnements (La réaction de la communauté professionnelle de la publicité concernant la technique de mise en page en est la preuve). Parfois les entreprises contrevenantes sont attaquées de façon plus virulente.
Nous voyons des groupes naître (pour la plupart à juste titre) pour défendre les droits des citoyens avec force et conviction sur les médias sociaux, parfois faussant l’information volontairement pour atteindre un objectif et salir au passage l’image de l’entreprise. Et quand l’action est fondée la marque paye très cher son insouciance pour une simple erreur humaine.
A une autre époque (dans des temps pas si anciens que ça) le visuel au bout de 15 jours ne serait qu’un vague souvenir et UPSA continuerait sa communication sans se soucier de cet incident. Mais l’instantanéité du web crée une bulle d’actualité active, durable et démesurée par rapport à la réalité. Car cette information virale n’existerait pas sans la capacité d’archivage du web et de transmission des médias sociaux.
La politique commerciale orientée « bien-être » du client et du consommateur (ce que prônent les laboratoires de santé dans notre exemple) devrait permettre à l’annonceur de renoncer à des pratiques qui vont à l’encontre de l’information claire du consommateur: ses propres clients.
L’engagement de ces entreprises de respecter les règles est une protection pour le consommateur mais aussi pour elles.
Voici le lien pour demander l’avis d’une publicité auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé:
Pour le secteur de la santé nous avons listés les textes de droit ci-dessous:
- Médicaments
- Santé
– Instruction relative à la contribution perçue au profit de l’Inpes par les annonceurs et promoteurs qui dérogent à l’obligation de faire figurer une information sanitaire dans leurs messages publicitaires conformément à l’article L.2133-1 du code de la santé publique.
• Dispositifs médicaux
Source: ARPP
Votre commentaire