Dans la « vraie vie »: Quand on souhaite dire quelque chose on pense d’abord et on parle après. Si on fait l’inverse…Patatras, c’est l’accident !!!
En communication c’est pareil, il sera toujours bénéfique, pour tout le monde, de préparer son message avant de lancer la production. Le web et les nouveaux usages des nouvelles technologies de communication nous poussent à aller toujours plus vite.
2016 sera pire ! Il y aura encore plus d’accidents (badbuzz), encore plus d’interventions des internautes sur les marques et produits, encore plus de détournement, est-ce le mouvement définitif de notre réalité? Non, car chaque entreprise doit rester maître de son image et savoir faire des compromis.
Nous vivons dans une société paradoxale.
- Quel paradoxe, avoir autant de moyens de communication, et ne pas savoir quoi en faire, ne pas savoir quoi dire et comment le dire. Devenir méfiant, et finalement ne rien faire ou pire, faire comme tout le monde. La créativité souffre de ce glissement vers les clichés et les stéréotypes.
- Quel paradoxe, être dans l’ère du Big Data et ne pas connaître sa cible qui ne se reconnaît pas dans les messages.
- Quel paradoxe, choisir des médias individualistes de masse et verser dans la vulgarité.
- Quel paradoxe, vouloir un message spécifique, dédié, choisir des banques d’images proposant une diversité (non conforme à la réalité culturelle du marché), et devoir les partager avec d’autres annonceurs.
- Quel paradoxe, évoluer dans une mondialisation, face à une concurrence internationale avec des moyens développés au niveau local.
- Quel paradoxe, avoir des outils d’informations permettant une expansion quasi-mondiale et être limité à un territoire pour des raisons techniques et économiques.
- Quel paradoxe, communiquer selon la culture, les lois et règles d’un marché et être juger selon une culture internationalisée.
- Quel paradoxe, publier de plus en plus d’information et ne pas améliorer sa communication et ses effets.
- Quel paradoxe, investir dans une communication externe et délaisser l’interne.
La communication est une valeur immatérielle d’une entreprise. Elle permet un lien entre la marque et le consommateur. Elle possède une valeur (ex.: La marque Apple est valorisée à plus de 170 milliard de dollars).
Elle ne devrait pas souffrir de limitations: budgétaires, administratives, techniques ou subjectives.
Et finalement, elle en est le fruit.
En face elle a un public averti, formé et informé. Le citoyen est devenu un consommateur de contenu. Il est raisonné et à la fois déraisonnable. Il peut reconnaître, partager un beau contenu publicitaire sans pour cela se sentir obligé d’acheter le produit ou de s’engager. En même temps diminuer la frontière entre son espace public et son espace privé, permettre l’accès à ses données personnelles, réclamer encore plus de contenu qualifié, une expérience utilisateur enrichie et condamner l’intrusion de la publicité dans son environnement ou se battre lors de l’inauguration d’une boutique. Il veut participer au discours collectif et renforce ses droits individuels. La liberté d’expression se heurte aux libertés individuelles. Presque tout-puissant…car le public n’est pas exempte non plus de toutes responsabilités envers les organisations.
Nous croyons que les NTIC, engendrant de l’instantanéité et abolissant l’espace et le temps, augmentent les situations de crise. Il y a en effet un risque, mais le plus important est de désamorcer la crise, en se préparant aux situations d’urgence. Prévoir pour faire face à l’instant. L’une des pratiques est d’intégrer son public en amont dans sa communication. Les médias sociaux sont parfait pour cela. Un contrat de collaboration est donc passé avec les publics.
Le participatif est l’ADN du web, les organisations ne peuvent plus se passer de la coproduction et de la cocréation de contenu de la part du public, qu’il soit interne ou externe à l’entreprise.
Ces règles, ces comportements sont des données qu’il faut considérer pour relever les défis qui s’annoncent. Ne plus produire de publicité c’est faciliter la disparition d’activité économique, n’oublions pas que les entreprises sont des agents économiques et qu’elles sont les seules à produire de la valeur. La communication assure leur existence dans un monde médiatisé et maintient la croissance.
Avec tout cela, que nous sachions quand, où, comment, pourquoi et auprès de qui de publier, ne nous garantit pas le succès d’une campagne. Le quoi, le « why? », le message, ses signes et symboles ont une importance tout aussi grande que le mediaplanning. La publicité est un miroir de la société, elle utilise des codes culturels, elle participe à la (ou les) culture(s), s’en nourrit et parfois la fabrique. Il est nécessaire d’évaluer l’ensemble des gestes, campagnes, images, représentations sur les médias… que nous affichons à travers le prisme des interprétations du récepteur, son environnement contextuel et sémiologique.
Pour conclure, la communication doit être libre et créative. Elle a le droit et le devoir d’être fidèle à sa marque et respectueuse des citoyens. Son message mérite une orientation, un sens. Elle doit, à chaque étape, être élégante et respectée. Une équation entre création et régulation.
La créativité expressive, impulsive, motrice est une affaire de maîtrise, de volonté et d’audace et non une esthétique.
Mais une image vaut mieux qu’un long discours…quel paradoxe!
Meilleurs voeux et bonne année 2016 🙂
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